Se convertir, c’est répondre à l’amour de Dieu
Le Livre de l’Exode nous montre Dieu solidaire de ses enfants dans leurs épreuves en se faisant proche d’eux. Dans le buisson ardent, il se manifeste à Moïse : «J’ai vu la misère de mon peuple ; j’ai entendu ses cris ; je connais ses souffrances ; je suis descendu pour le délivrer et le faire monter vers une terre ruisselante de lait et de miel». Et le Seigneur révèle son nom : «Je suis celui qui suis». Ce nom signifie la transcendance de celui qu’on ne peut nommer, le mystère de son être incréé, sa présence comme sauveur, libérateur.
Jésus révèle cette patiente bonté divine dans la parabole du figuier qu’un propriétaire a planté dans sa vigne. Dieu a la patience du bon éducateur. Le figuier donnera du fruit si la terre est nourrie par l’engrais. L’homme portera du fruit s’il se nourrit de la Parole et se convertit. Que signifie se convertir ? D’abord ne pas vivre replié sur moi en épuisant en vain le sol sur lequel j’ai été planté, en recevant sans donner, en refusant d’aimer et de me laisser aimer, en refusant de vivre et de faire vivre, en refusant de grandir et de me confronter à l’inconnu, aux lointains ! Se convertir, c’est me rappeler que je ne me suis pas fait tout seul. Comme le vigneron s’est occupé du figuier de la parabole, le Père s’est occupé de moi. Le vigneron qui veille sur ma croissance, c’est le Christ. Les soins qu’il me prodigue, ce sont les dons de l’Esprit. Si je m’ouvre à cette triple relation, alors des fruits de conversion, des fruits de vie apparaîtront.

Se convertir, c’est exercer sa liberté
Les chrétiens de Corinthe pensaient être déjà bien convertis car ils avaient reçu les sacrements. Saint Paul, dans la deuxième lecture, leur rappelle qu’après leur sortie d’Égypte, tous les hébreux ont mangé la manne, bu à la même source spirituelle ; cependant la plupart n’ont fait que déplaire à Dieu. Leur histoire doit nous servir d’exemple. On n’a jamais fini de se convertir, on n’a jamais fini d’aimer.
« Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même ». Qu’a voulu dire Jésus ? Non pas que c’est Dieu qui fait périr, mais que notre liberté nous rend responsables de choisir la vie ou la mort. Nous avons à opter soit pour une logique de mort, c’est l’axe du mal, avec la violence et la haine, soit pour une logique de vie, avec le pardon et le don de soi. Seul l’amour par lequel nous ressemblons à Dieu, peut nous convertir, nous faire surmonter divisions et conflits. L’amour a conduit le Christ à donner sa vie pour nous. Sommes-nous prêts à donner, à nous donner par amour ?