Venez à moi, vous tous qui peinez
Ce que François voulait avant tout pour ses frères et pour lui-même c’était vivre l’itinérante pauvreté des premiers disciples du Christ, entièrement donnés à l’annonce de la Bonne Nouvelle à tous, sans exclusion aucune. C’est pourquoi l’Église dont rêve François est une Église largement ouverte, accueillante pour être vraiment missionnaire. Vivre pauvrement, humblement, c’est l’assurance pour lui de se faire proche de tous et de renouer avec l’esprit même de l’Évangile et avec sa joie.
Car la foi de François n’est pas de celle qui se tait. Par ses gestes autant que par ses paroles, il est l’homme de la proclamation de la Bonne Nouvelle au monde. « Nous tous, les chrétiens, petits mais forts dans l’amour de Dieu, comme saint François d’Assise, nous dit le pape François, nous sommes appelés à prendre soin de la fragilité du peuple et du monde dans lequel nous vivons. » (Evangelii Gaudium n° 216). La foi authentique est celle qui mobilise au service de nos frères, au service de l’humanité et de la création, dans la prière et dans les œuvres pour initier les voies de l' »amitié sociale » qui n’est pas un universalisme abstrait mais qui, ayant pris conscience de l’inaliénable valeur de tout être humain et de la création, recherche toujours le bien, avec l’aide de l’Esprit saint.
Pour vivre avec moi la joie de l’Évangile
Qu’est-ce que le bien en ce siècle où tout est devenu relatif ? François qui fut pleinement un homme de son temps, traversé par toutes les passions, rêva d’être chevalier, de faire la guerre, de conquérir ainsi la gloire et la fortune… Son chemin de conversion s’inaugure par la captivité, par la rencontre avec un lépreux, par la rencontre avec la pauvreté, par la rencontre aussi avec des frères qui, rapidement, vont le rejoindre, des femmes aussi avec Claire à leur tête.
François travaille de ses mains, se fait maçon comme il se fait apôtre pour convaincre le sultan avec ses seules armes : la foi et la parole. Il éprouve le difficile chemin du discernement, le risque de se tromper, d’être trahi et incompris par l’Église elle-même. Mais jamais il n’abandonnera la marche avec Celui qui a dit « je suis le chemin la vérité et la vie ». Vivre en frères, vivre en sœurs, au plus près des hommes, voilà le chemin qu’il nous montre pour marcher avec le Christ et vers Lui, sans peur de nous tromper, acceptant par avance les échecs et la croix dans la certitude que l’amour vaincra. Car ce que nous enseigne François c’est, avec l’amour du frère, de nous mettre en route sans tarder pour répondre à l’invitation du Christ « venez à moi », portant les uns pour les autres, les uns avec les autres, le poids du jour et l’espérance.
Monseigneur Colomb
Ben Sirac 50, 1, 3-7; Galates 6, 14-18; Mt 11, 25-30
(1) Interview eu directeur du journal La Reppublica du 1er octobre 2013