31 Jan 2025

Persécutions au Nicaragua : des mesures de plus en plus coercitives

Source : fides.org, portesouvertes.fr, colectivodhnicaragua.org

Au Nicaragua, les mesures coercitives s’accumulent contre l’Eglise catholique de la part du gouvernement du président Daniel Ortega, au pouvoir depuis 2007.

29 janvier 2025 l’avocate nicaraguayenne en exil au Texas Martha Patricia Molina le dénonce sur X : « La dictature sandiniste informe les religieuses clarisses qu’elles doivent abandonner leurs propriétés. Ils ne leur ont permis de sortir que quelques affaires, qui leur suffisaient à peine. La majorité des religieuses sont nicaraguayennes. On ne sait pas où ils se trouvent. La personnalité juridique de la congrégation leur a été accordée par l’Assemblée nationale depuis février 2004, mais le 19 mai 2023, leur personnalité juridique a été arbitrairement supprimée. Prions pour l’Église catholique du Nicaragua, qui, au cours de cette longue nuit, connaîtra davantage de persécutions. »

Au Nicaragua, les mesures coercitives s'accumulent contre l'Eglise catholique. Le Pape appelle à prier pour l'Immaculée Conception, patronne du pays.

.

Quelques jours plus tôt, Martha Patricia Molina écrivait sur X : « la dictature sandiniste confisque le Grand Séminaire de Philosophie San Luis Gonzaga, Matagalpa. La maison de formation est le cœur du diocèse, la dictature entend arrêter complètement la formation sacerdotale. Leur objectif reste le même : ANNIHILER ET DISPARAÎTRE le diocèse de Matagalpa, depuis hier ils ont également accru la surveillance des prêtres du diocèse. »

Décembre 2024 « Vous avez jusqu’au mois de décembre pour quitter le pays ». Tel est l’ultimatum qui a été adressé début décembre 2024 à toutes les communautés religieuses féminines présentes au Nicaragua. Les sœurs devront trouver refuge dans les pays voisins du Nicaragua, dans les maisons et les sièges de leurs congrégations respectives.

Carlos Enrique Herrera Gutiérrez, évêque de Jinotega et président de la Conférence épiscopale du Nicaragua, a été expulsé en novembre 2024. Mgr Herrera, président de la CEN depuis 2021, était le troisième évêque expulsé par le gouvernement après Rolando Álvarez, évêque de Matagalpa, en exil depuis janvier 2024 et Isidoro Mora, évêque de Siuna.

Novembre 2024 Les prêtres catholiques ne pourraient plus entrer dans les hôpitaux publics pour l’onction des malades. Après l’expulsion d’environ un quart des prêtres qui, jusqu’en 2018, étaient officiellement reconnus par la Conférence épiscopale du Nicaragua (CEN), travaillant dans l’archidiocèse de Managua et dans les huit diocèses du pays, une nouvelle « mesure répressive » est prise par le gouvernement. Bien qu’il n’y ait pas de document officiel, cette interdiction a plongé dans la tristesse et l’indignation les proches et les malades eux-mêmes, qui quittent ce monde sans avoir reçu ce dernier sacrement. Mais ils ne peuvent que déposer une plainte anonyme car s’ils « dénoncent publiquement, ils peuvent être emprisonnés, exilés ou tués».

Janvier 2024 « Les religieuses avaient déjà vu leurs organisations à but non lucratif bloquées. Maintenant, tous leurs biens seront confisqués et la plupart d’entre elles ont déjà quitté le Nicaragua », rapporte Martha Patricia Molina.

Des rapports accablants

Le Nicaragua est entré en 2023 dans le triste classement des 50 pays où les chrétiens sont le plus persécutés, selon l’ONG Portes Ouvertes.

Selon l’ONG costaricienne Colectivo Nicaragua Nadie Más, plus de 50 religieux ont été expulsés par le gouvernement Ortega depuis 2018 (qui accuse l’Église d’avoir soutenu les manifestations de 2018 au cours desquelles plus de 300 personnes ont trouvé la mort, ndlr). Dans le même rapport de l’ONG, au moins 74 religieux et prêtres ont été détenus et 35 d’entre eux ont été privés de leur nationalité. 

Entre 2018 et 2024, plus de 870 attaques ont été perpétrées contre l’Église catholique. Il s’agit notamment de l’incendie de l’image du Sang du Christ dans la cathédrale de Managua en juillet 2020. Il y a également eu des pillages, des confiscations, des fermetures de comptes bancaires, la suspension des messes et des processions. À cela s’ajoutent des coups de feu et des tirs de mortier, des charges exorbitantes et des réductions injustifiables des services de base. Au moins 22 médias religieux ont également été fermés.

Le bannissement de Mgr Herrera Gutiérrez constitue un acte criminel contre la liberté religieuse dont tout Nicaraguayen a le droit inaliénable de jouir. En persécutant les dirigeants religieux, ils cherchent à démanteler un pilier fondamental de la société et à saper la capacité de la communauté à s’exprimer librement.

La dictature a systématiquement procédé à l’exil ou au transfert forcé au Nicaragua. Ces actes constituent des crimes contre l’humanité. En outre, ils s’ajoutent aux dizaines d’autres crimes commis. La communauté internationale doit dénoncer et condamner cet acte.

Source : colectivodhnicaragua.org

Appel du Pape à prier pour la paix

« Soyez certains que la foi et l’espérance font des miracles ». C’est ce qu’écrit le Pape François dans une lettre adressée au peuple de Dieu en pèlerinage au Nicaragua à l’occasion de la célébration de la Neuvaine de l’Immaculée Conception. (source : Fides)

Dans cette missive, le Souverain Pontife, conscient de la situation que traverse le Nicaragua, réaffirme son pour le peuple nicaraguayen, « qui s’est toujours distingué par un amour extraordinaire pour Dieu ».

Je suis avec vous, surtout en ces jours où vous célébrez la neuvaine de l’Immaculée Conception », a ajouté l’évêque de Rome, rappelant que »la Providence aimante du Seigneur est l’unique guide sûr. C’est précisément dans les moments les plus difficiles, lorsqu’il devient humainement impossible de comprendre ce que Dieu attend de nous, que nous sommes appelés à ne pas douter de sa sollicitude et de sa miséricorde. La confiance filiale que vous avez en Lui et votre fidélité à l’Église sont les deux grands phares qui illuminent votre existence.

Le Pape invite tous les Nicaraguayens à se tourner vers l’Immaculée Conception et à prier le Rosaire :

Les mystères [du Rosaire] traversent l’intimité de nos cœurs, là où se réfugie la liberté des filles et des fils de Dieu, que personne ne peut nous enlever. Combien de grâces recevons-nous du Rosaire, c’est une prière puissante.

Enfin, la confiance en l’Immaculée Conception, patronne du Nicaragua, et l’invitation à prier la prière du Jubilé que le Souverain Pontife a lui-même composée pour que le Seigneur « nous donne la paix et toutes les grâces dont nous avons besoin ».

Neuvaine pour le Nicaragua

Ça pourrait vous intéresser

Inscrivez-vous
à la newsletter

Tous les mois, le meilleur de la Mission dans votre boîte mail !

Pour être informé des actualités, laissez-nous votre adresse email via le formulaire ci-dessous.

Veuillez activer JavaScript dans votre navigateur pour remplir ce formulaire.

Suivez-nous
sur les réseaux sociaux