Le Chemin de Carême des Veilleurs missionnaires

Nous sommes au début du Carême, un temps spécial et fort qui nous conduit à la conversion et au renouveau, à la prière et à la pénitence pour nous préparer aux événements centraux de notre foi ; Passion, mort et résurrection de Jésus. A chaque temps fort du Carême 2025, retrouvez une méditation pour vous accompagner dans votre prière de Veilleur missionnaire.
Le Carême : 40 jours pour la conversion du cœur !
Par le Père Richard Ngweli, de la Société des Prêtres missionnaires de Saint-Jacques en mission auprès des OPM
Le Carême dérive du nombre 40, qui signifie la durée d’une génération, d’une époque de la vie. Dans l’Ancien Testament, il rappelle les quarante années passées par les Hébreux dans le désert avant l’entrée en Terre Promise ; au prophète Élie qui marcha 40 jours et 40 nuits jusqu’au mont Oreb ; 40 jours de déluge pour purifier l’humanité corrompue ; 40 jours de Moïse au Mont Sinaï pour recevoir les dix commandements…
Tandis que dans le Nouveau Testament, le Carême rappelle les 40 jours que Jésus a passés au désert après son baptême par Jean. Jésus s’est préparé avant de commencer sa mission, par la retraite, le jeûne et la prière. Et pendant tout ce temps, il a été tenté par le diable qui voulait le faire changer d’avis, le détourner de sa mission. Jésus a voulu se rendre semblable à nous en tout, sauf le péché, mais il a aussi voulu expérimenter les tentations auxquelles nous sommes confrontés quotidiennement et nous montrer les pratiques spirituelles efficaces pour les surmonter et les vaincre. La vie est une lutte incessante et l’ennemi qui nous tente est plus fort que nous. Seuls nous ne pouvons rien. Il faut se laisser guider par l’Esprit. Jésus est allé dans le désert « poussé par le Saint-Esprit ». C’est dans l’Esprit qu’il a trouvé la force de surmonter ces épreuves et tentations.
Conscients de l’importance de la Pâques dans notre foi, les chrétiens ont commencé, depuis le temps apostolique, à consacrer une période de 40 jours pour mieux la préparer. C’est une période qui va de mercredi des cendres au vendredi saint. Aidés par l’Esprit, nous marcherons quarante jours dans le désert des exercices spirituels pour avoir faim et soif de la parole de Dieu et de sa présence. C’est le moment de déchirer le cœur et non les vêtements, pour implorer la miséricorde de Dieu (Cf. prophète Joël). C’est le moment propice pour se réconcilier avec Dieu et nos frères et sœurs et de pratiquer la charité, le jeûne et la prière, dans le secret du cœur et de Dieu, sans chercher à attirer le regard des hommes.
C’est le temps propice pour les catéchumènes de se préparer à recevoir le baptême dans la nuit de Pâques. Ce qui signifie « mourir avec le Christ dans le péché et ressusciter avec lui en Esprit ». Et pour tous les chrétiens, ils doivent renouveler leur baptême, pour grandir dans la foi et participer plus profondément dans le mystère pascal de la mort et résurrection du Christ. Ainsi, le carême a une dimension pénitentielle et baptismale.
9 mars – 1er dimanche de Carême
L’histoire de l’humanité, depuis ses origines, a été marquée par le péché. Et notre propre vie n’est rien d’autre qu’une confrontation permanente avec les puissances du mal. Nous sommes au centre du combat et à chaque instant, nous devons décider entre le péché et la grâce, le mal et le bien, Satan et Dieu. Mais après que le Christ est venu et a triomphé pour nous dans cette bataille fondamentale, nous sommes certains que nous triompherons aussi dans la lutte quotidienne contre le mal. Si nous adhérons à lui, nous pourrons connaître avec lui la lumière de la résurrection.
Le Carême doit nous conduire à renouveler notre foi au Dieu du Salut, qui a envoyé Jésus-Christ pour restaurer le plan d’amour et de bonheur, détruit par Adam.
Le Carême nous offre l’occasion de nous tourner vers Dieu de tout notre être et d’expérimenter les profondeurs de la miséricorde et de l’amour de Dieu.
1ère lecture : Deut. 26, 4-10 : profession de foi du peuple élu.
Par l’offrande des prémices de la terre, le Peuple Élu reconnaît que tout vient de Dieu : la terre qu’il cultive, ainsi que l’énergie pour la cultiver. Par ce geste, l’homme a surmonté la tentation de s’enfermer dans le monde matériel, affirmant la primauté du spirituel : « l’homme ne vit pas seulement de pain ».
Mais ce geste a une dimension religieuse plus profonde. En effet, l’offrande de prix à Dieu, par l’intermédiaire du prêtre, était accompagnée d’une authentique profession de foi, dans laquelle étaient récapitulés les événements les plus importants de l’histoire du salut.
2e lecture : Rom 10, 8-13 : profession de foi de ceux qui croient en Christ.
La foi du peuple élu était fondée sur des faits concrets, à travers lesquels Dieu manifestait son amour et sa fidélité. La foi chrétienne consiste en l’adhésion à une personne. Jésus-Christ, ressuscité et donc Seigneur. En effet, toutes les merveilleuses interventions salvifiques de Dieu ont leur point culminant dans le mystère pascal du Christ. De cette façon, la foi c’est croire en quelqu’un et non en quelque chose, c’est-à-dire ouvrir un crédit qui me rend disponible à Celui en qui je crois.
Seule cette foi au Christ ressuscité, annoncée avec joie et vécue jusqu’aux dernières conséquences, nous donne le salut.
Evangile : Lc 4, 1-13 : Jésus était au désert, conduit par l’Esprit et fut tenté.
La tentation dans le désert n’était pas un événement isolé. Ce fut le début d’une lutte contre le prince de ce monde, qui durerait toute sa vie, atteignant son point culminant avec sa mort à Jérusalem. Comme Jésus, la vie du chrétien connaît aussi l’épreuve de la tentation. Le baptême, qui fait de nous des enfants de Dieu, ne nous introduit pas dans un état de sécurité. C’est plutôt le début d’un chemin difficile, au cours duquel notre fidélité à Dieu est souvent mise à l’épreuve.
Mais en toute circonstance, le chrétien peut être invincible. Le Christ ressuscité, qui a définitivement vaincu le mal, est resté dans l’Eucharistie pour nous communiquer cette puissance.
Prochain rendez-vous des veilleurs missionnaires : dimanche 16 mars pour les méditations du 2e dimanche de Carême.
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Mercredi des Cendres
La bénédiction et l’imposition des cendres est une pratique pénitentielle très ancienne. Dans les premiers siècles de l’Église, les chrétiens qui avaient porté préjudice à la communauté chrétienne par des scandales publics les expiaient pendant le Carême. Au début de ce temps liturgique, ils recevaient les auspices sur la tête, en signe d’humilité, puis ils étaient accompagnés jusqu’à la porte de l’église. Jusqu’au Jeudi Saint, ils ne participaient pas aux assemblées communautaires, mais restaient dans l’atrium en signe de pénitence.
L’Église, cependant, à travers la cérémonie symbolique de l’imposition des cendres, veut que nous reconnaissions notre condition de pécheurs et que nous soyons prêts à prescrire, avec humilité, la mort temporelle, comme conséquence du péché.
Il veut aussi que nous nous engagions à lutter contre le péché pendant le Carême, en faisant confiance à la miséricorde illimitée de Dieu, qui ne désire pas la mort du pécheur.
Avec l’appel à la conversion, exprimé dans la cérémonie de l’imposition des cendres, l’Église nous invite également au jeûne. En renonçant à une partie importante de sa nourriture, le chrétien montre sa volonté de suivre le Seigneur et de l’aimer par-dessus toutes choses matérielles et exprime sa solidarité avec tant de personnes privées de nourriture, de moyens économiques, de biens culturels et de possibilité de progrès. Temps de conversion, la préparation à Pâques doit se transformer en un « Carême de fraternité ».
1ère lecture : Joel 2, 12-18 : Déchirez vos cœurs et non vos vêtements.
Le prophète Joël nous invite à rétablir notre relation avec Dieu, fondement de notre existence. Brisés par le péché, c’est par la pénitence que nous les rétablirons : par la pénitence personnelle, mais aussi par la pénitence communautaire, puisque le péché a des répercussions sociales.
A ceux qui acceptent ce retour à Dieu, à ceux qui se convertissent, Dieu, toujours fidèle à son Alliance et toujours prêt à pardonner, promet l’abondance de ses dons : le Pain et le vin eucharistiques et l’huile consacrée du Jeudi Saint.
2e lecture : 2 Co 5, 20-6, 2 : Réconciliez-vous avec Dieu… C’est le moment favorable
Dieu nous a montré, de manière concrète, son amour, en nous envoyant son Fils, qui a pris sur lui les conséquences de nos péchés, ouvrant ainsi la voie à la réconciliation des hommes avec Dieu. Mais, parce que cette œuvre de salut devait atteindre les hommes de tous les temps, le Seigneur Jésus envoya, à son tour, les Apôtres, les chargeant de nous offrir la grâce de Dieu. Ce temps de Carême est un temps privilégié pour répondre à la Parole de Dieu qui nous interpelle.
Evangile : Mt 6, 1-6.16-18 : Ton Père qui voit dans le secret, te donnera en récompense.
La véritable conversion se traduit par un changement profond de l’âme. Mais elle doit aussi s’exprimer extérieurement, par des actions qui manifestent notre volonté sincère d’adhérer à la volonté paternelle de Dieu, manifestée dans ses commandements. Le jeûne, la pratique de la charité, la prière, vécus dans la joie, sans oppression, dans la simplicité des enfants qui se savent sous le regard amoureux du Père, sont des moyens concrets pour exprimer notre volonté de renoncer à tout engagement dans le mal et notre intention de rejoindre l’Église, en parfaite communion de vie et de responsabilités avec nos frères.