Le Christ est ressuscité. Il est vraiment ressuscité, Alléluia ! Voilà notre espérance, c’est à nous de l’annoncer aux 4 coins du monde. Missionnaires de l’espérance parmi les peuples ! Les OPM vous souhaitent de joyeuses fêtes de Pâques dans l’espérance.
Méditation du matin de Pâques : il vit et il crut
Il vit et il crut
Le signe est de prime abord un signe pauvre, un tombeau vide.
Mais l’acte de foi du disciple que Jésus aimait a reconnu dans ce tombeau vide l’évènement majeur de l’histoire du monde.
Il vit et il crut.
Et depuis, les chrétiens sont de génération en génération témoins de cet évènement qui est le socle, et le cœur de leur foi commune, quelle que soit leur dénomination, en Orient comme en Occident.
Mais cet évènement n’est pas réductible à un évènement historique. Certes, Jésus, le Jésus de l’Histoire est reconnu par tous, par les païens aussi, l’historien Flavius Josèphe l’atteste. Pour nous chrétiens il est ressuscité il y a deux mille ans, certes nous ressusciterons, après notre mort, au dernier jour, mais baptisés, nous sommes ressuscités, par la grâce de notre participation baptismale à la mort et à la résurrection du Christ. Nous sommes ressuscités, et pas seulement nous allons ressusciter. Les récits de Pâques combinent toujours un récit sur le mode du témoignage, « Ce Jésus que vous avez crucifié, Dieu l’a ressuscité », et un récit de rencontre, sous forme d’expérience. Nous-mêmes, nous avons reçu la joyeuse annonce de la résurrection, peut-être par nos parents ou par nos catéchistes dans notre enfance ou après, mais si nous ne faisons pas l’expérience concrète, personnelle et/ou communautaire de la résurrection, nous demeurerons extérieurs à cet évènement et nous trouverons toujours étrange de dire en vérité : « Avec le Christ, je suis ressuscité ». L’expérience de la rencontre du Ressuscité peut prendre des formes très différentes : sacramentelle, souvent à travers l’expérience eucharistique, communion au corps du Christ ; mystique avec une expérience sensible de la présence de Jésus ressuscité à un moment précis de notre vie de foi (Paul Claudel à Notre Dame de Paris) ; existentielle quand nous éprouvons dans notre vie ou dans celle de proches comment la puissance du ressuscité peut venir arracher des cœurs d’homme et de femme à l’opacité de la tristesse, de la nuit, du péché….Par exemple nos frères qui accompagnent des personnes victimes de la drogue, de l’alcoolisme témoignent de la force de la Résurrection chez certaines d’entre elles alors que à vue humaine tout semble perdu !
Il nous faut, retrouver la force, la jeunesse, la nouveauté, la fécondité de Pâques dans nos vies. Pâques conserve cette capacité de renouveler, de rajeunir, de féconder nos pauvres vies marquées du sceau de l’affaissement, du vieillissement, de la stérilité, de la superficialité ambiantes. Nous n’échappons pas toujours à toutes ces mauvaises influences de la société civile.
Pâques, au cœur de la vie chrétienne dit la force de la vie, la puissance de jaillissement de la vie au cœur même de toutes nos pulsions de mort. Au cœur de la foi chrétienne, il y a une pulsion de vie, une intervention fulgurante de la Vie en personne qui vient déchirer de fond en comble le voile de mort et de deuil qui menace sans cesse de recouvrir et de perdre nos chemins tant personnels que ceux de notre vie sociale.
Pâques nous dit qu’il n’y a pas de fatalité dans la vie des hommes. La foi chrétienne n’est pas une fuite, une vague spiritualité, ou encore un réservoir commode de valeurs. Pâques c’est l’intervention de Dieu qui vient combattre à nos côtés et briser le cycle de la violence qui défigure l’homme et nos sociétés.
Pâques n’est pas seulement la plus grande fête chrétienne. Pâques est la seule réponse paradoxalement rationnelle aux impasses sociales, religieuses, politiques, morales de notre pauvre monde. Pâques donne l’espérance ! Pâques est le « passage » qui, pour introduire l’inattendu d’un avenir, nous invite non pas à l’attendre, mais à l’anticiper. Pâques nous apprend ceci : Espérer, c’est faire naître.
Il vit et il crut.
Croyons-nous vraiment à la capacité de transformation morale, sociale, politique, cosmique, spirituelle de l’évènement pascal ? Croyons-nous vraiment à la puissance de transformation, de régénération de la résurrection du Christ, pour aujourd’hui, dans nos cœurs, dans nos sociétés, et jusque dans le monde que nous habitons ? Posons-nous ce matin, vraiment la question. Et redisons, de toutes les fibres de notre être de baptisé, enseveli avec le Christ dans le tombeau et ressuscité avec lui : Oui moi aussi j’ai vu et j’ai cru. Il n’y avait, il n’y a pas grand-chose à voir….mais au creux de ce manque, de cette vacuité, j’ai reconnu la présence aimante, vivante, tonifiante du Ressuscité. J’ai besoin de Lui et je sais que je ne peux pas garder cette expérience, cette certitude de foi pour moi. L’humanité en a besoin et l’Eglise compte sur chacun d’entre nous pour partager à nos frères la joie et l’espérance pascales. Alléluia !