Italienne née en 1940, Rosa Maria Sgorbati annonce à l’âge de 16 ans qu’elle désire devenir missionnaire. Comme sainte Thérèse de Lisieux avant elle, on lui demandera de patienter un peu… La prudence de l’Église peut parfois nous surprendre face à l’élan de la jeunesse. Mais une vraie vocation ne perd rien à mûrir et à s’approfondir dans l’ordinaire des jours.
Sœur Leonella accomplit enfin son désir de jeunesse lorsqu’elle est envoyée au Kenya en 1970. Grâce à sa formation, elle peut œuvrer comme sage-femme. Elle assiste les mamans et donne naissance à plusieurs milliers d’enfants. Puis, pour faire face aux nombreux besoins locaux, elle ouvre une école d’infirmières. Sa communauté lui confie aussi des responsabilités et la nomme supérieure provinciale des Sœurs de la Consolata au Kenya de 1993 à 1999.
À travers sa communauté, un nouvel appel du Seigneur est adressé à sœur Leonella en 2001. Elle a 61 ans et on l’envoie à Mogadiscio, en Somalie. Elle a pour mission de travailler avec l’ONG SOS Villages d’enfants. La situation politique du pays est dramatique. Des troubles entre l’Etat, différentes milices et des extrémistes islamistes minent la région. Lorsqu’on s’inquiète pour sa sécurité, elle professe sa foi et sa confiance en Dieu. Elle répond, inspirée par le témoignage des moines de Tibhirine : « Je me suis donnée au Seigneur, il peut faire de moi ce qu’il veut ». Mais sœur Leonella Sgorbati n’est pas une naïve insouciante et elle déclare aussi dans une interview au printemps 2006 : « Il y a une balle avec mon nom écrit dessus et Dieu seul sait quand elle arrivera ».
Le 17 septembre 2006, alors qu’elle sort de l’hôpital de Mogadiscio, elle est assaillie par deux islamistes qui l’abattent ainsi que son garde du corps. En pleine rue, sœur Leonella est assassinée au nom de sa foi. Transportée à l’hôpital, elle meurt en murmurant : «Je pardonne, je pardonne !».
De nos martyrs, on ne se souvient parfois que de la mort, des derniers instants… Au risque d’oublier toute leur vie ! Ce pourrait être le cas avec Leonella Sgorbati. On pourrait se focaliser sur l’instant où l’on a pris sa vie. Ce serait oublier que sa vie, elle l’avait déjà donnée : « J’espère qu’un jour le Seigneur, dans sa bonté, m’aidera à tout Lui donner ou alors… Il le prendra… Car il sait que c’est réellement ce que je veux », disait-elle. Mourir au nom de sa foi au Christ en pardonnant à ses assassins peut nous paraître héroïque… N’oublions pas que cet ultime appel, cette dernière convocation à aimer et à pardonner s’enracine dans une vie passée à aimer, une vie passée à donner, à l’image du Christ, à l’écoute de sa Parole qui transforme et divinise.
Ses consœurs en témoignent : Leonella pardonnait et souriant sans cesse. Ainsi son martyre, c’est-à-dire son témoignage, a commencé longtemps avant sa mort, il est le fruit d’une longue et fidèle ascèse évangélique. Toute sa vie, elle a souri !
« – Pourquoi tu souris tout le temps, même aux gens que tu ne connais pas ?
– Comme ça ceux qui me regardent souriront à leur tour et ils n’en seront qu’un peu plus heureux. »
La vie de la Bienheureuse Leonella Sgorbatio peut nous inspirer pour la mission aujourd’hui.
Remarquons son obéissance et sa souplesse lorsqu’on l’envoya à l’étranger pour de nouvelles missions dans des régions dangereuses. Toute la mission de Soeur Leonella fut d’abord un martyre ordinaire : donnons aussi le témoignage de la charité par le pardon inlassable et l’apostolat du sourire au quotidien !
Ayons à cœur que le service de la vie, des mères et des enfants à naître est un haut lieu de mission pour nous.
Seigneur, je te prie pour tous les croyants persécutés en Ton nom. Que leur martyre me convertisse et soit semence de chrétiens dans le monde entier !
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