17 Oct 2020

Aventuriers missionnaires jour 6 : Marie-Françoise Perroton, première femme missionnaire à Wallis

La demoiselle Perroton est la figure typique de ces femmes humbles et généreuses qui entourent Pauline Jaricot dans l’Association lyonnaise de la Propagation de la Foi. Avec d’autres, ouvrières ou commerçantes, elles organisent des groupes de dix personnes qui prient et collectent un sou par semaine pour les Missions. Cette œuvre de charité missionnaire qui connaît un succès fulgurant cherche aussi à éveiller la conscience missionnaire des catholiques. Elle favorise la communion dans l’Église par la prière mais aussi en informant les fidèles sur la vie des missionnaires.

 

En 1843, Marie-Françoise a 47 ans. Elle tombe sur une petite lettre adressée aux chrétiens de Lyon : « Nous vous faisons une demande : c’est de nous envoyer, si vous nous aimez, quelques femmes pieuses pour instruire les femmes d’Uvéa ». Elle est secouée par cet appel qu’elle reçoit très personnellement. Est-elle concernée ? A son âge ? Le Seigneur peut-il s’adresser à elle à travers ces quelques mots envoyés comme une bouteille à la mer ? La demande est pressante, urgente. La fibre missionnaire de cette femme vibre. Une vocation tardive ? Elle prie, prend conseil auprès de son père spirituel. Enfin, sa décision est prise et sans tarder elle répondra : « Me voici, envoie-moi »

 

Célibataire, laïque, sans moyen mais pleine de courage, elle embarque pour onze mois de mer à bord de l’Arche d’Alliance, un navire commandé par Auguste Marceau, « le missionnaire des missionnaires » et sera domestique à bord pour payer son transport…

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Sur l’île de Wallis, l’évêque, Monseigneur Bataillon, la reçoit froidement. Arrivé en 1837 en Océanie, il est considéré comme le fondateur de l’Église à Wallis et Futuna. C’est un homme dur et imposant qui n’aura jamais aucune délicatesse pour la demoiselle Perroton et lui reprochera toujours de ne pas être religieuse…

 

Sur l’île, la vie de la nouvelle missionnaire est spartiate. On dort sur le sol, dans une cabane. La nourriture est simple, les moustiques envahissants et la température ne descend pas sous les 25°C. La promiscuité avec les insulaires est particulièrement éprouvante pour Marie-Françoise mais elle ne se plaint pas. Les Maristes avec qui elle œuvre en Océanie diront d’elle : « La demoiselle Perroton […] est très pieuse, ferme, courageuse, assez sage : si une femme pouvait venir en Océanie, c’est bien elle. »

 

 Cependant, au-delà des conditions de vie, des relations froides avec Mgr Bataillon, une autre difficulté mine Marie-Françoise et freine son ardeur missionnaire. Elle a beaucoup de mal à apprendre le wallisien… Cette langue polynésienne qu’elle peine à maîtriser est pourtant la clef pour vivre avec les îliens. Heureusement elle se rapproche d’Amélia, la fille du roi Wallisien, qui l’introduit auprès des jeunes femmes de l’archipel. Malgré sa progressive intégration, la demoiselle Perroton est toujours la seule femme missionnaire sur l’île. Cette solitude est une terrible épreuve. C’est au Christ qu’elle s’attache, celui à qui elle a donné sa vie, celui qu’elle veut donner à tous.

 

Toujours avec humour, patience et ardeur elle se démène pour l’évangélisation. Elle aide les prêtres et consacre beaucoup de temps à l’instruction et évangélisation des femmes. « Je ne fais que choir et me redresser » dit-elle de sa mission !

 

En 1854, Mgr Bataillon l’envoie sans explication à Kolopelu sur l’île de Futuna où elle reste pendant vingt ans, jusqu’à sa mort. Il faut apprendre une nouvelle langue pour échanger avec la population… C’est une nouvelle épreuve pour Marie-Françoise Perroton qui fête ses 60 ans. Fidèle à ses premiers charismes, elle se consacre à l’éducation des jeunes filles. Elle croit que c’est elles qui feront évoluer la société, notamment parce qu’elles élèvent les enfants.

 

Pour approfondir : Héroïnes de Dieu, Agnès et Guillemette de La Borie, Presse de la Renaissance, Paris 2011,Pages 84 à 115.

marie francoise perroton pionniere en océanie

L’audacieuse aventure de Marie-Françoise Perroton nous fait reconnaître que tous les baptisés sont appelés à la mission

 

Ce n’est pas une affaire de spécialiste, un privilège de prêtre ou de religieuse. Et le Seigneur peut appeler en tout temps, à tout âge !

La solitude du missionnaire peut être une réalité crucifiante, mais c’est aussi le lieu du cœur à cœur avec Dieu. C’est dans le silence et la solitude de la prière que l’on puise l’amour de Dieu à propager. 

Enfin, pour notre mission aujourd’hui, faisons de l’humour un bouclier dans l’épreuve et une voie d’évangélisation, un pont pour annoncer la joie de l’Évangile ! 

 

Seigneur, je te prie pour toutes les femmes missionnaires qui donnent leur vie pour annoncer l’Évangile. Fais que notre prière silencieuse ravive en nous le feu de ton amour.

 

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