Avec l’évangéliste Luc, nous allons voir se déployer sous nos yeux l’histoire du salut des hommes. C’est de ce salut dont nous parle le prophète Baruc ; c’est ce salut qu’annonce Jean le baptiste ; c’est à cause de ce salut offert à l’humanité que nous sommes rassemblés aujourd’hui comme l’étaient les premiers disciples autour des apôtres.
Dieu s’est fait tout proche
Dieu qui avait dressé sa tente parmi les hommes a pris chair dans un moment de l’histoire politique et religieuse que Luc nous précise : « sous l’empereur Tibère, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, Hérode étant alors au pouvoir en Galilée les grands prêtres étant Hanne et Caïphe.. ». Dieu a parcouru les chemins des hommes en envoyant son fils que le Baptiste a rencontré
Sur les chemins des hommes
A la suite des grandes figures prophétiques de l’Ancienne Alliance, Jean le baptiste est envoyé au-devant de Jésus pour préparer sa venue. Quel messager, nous a conduit vers Jésus, comme Jean-Baptiste a conduit les foules vers Notre Seigneur ?
Ce fut ce professeur, ce prêtre, cette religieuse, notre grand-mère ou notre père, un ami, qui furent pour nous les portes d’entrée au mystère de Dieu fait homme. Car Dieu a voulu avoir besoin des hommes et aujourd’hui encore il recherche et appelle ceux qui voudront se mettre au service de sa Parole pour l’annonce du royaume. Il faut des « précurseurs » c’est-à-dire des hommes et des femmes qui acceptent de se mettre totalement au service de celui qui vient.
Ce temps de l’Avent est pour nous le temps où nous pouvons quitter notre « robe de tristesse et de misère » pour nous laisser envelopper par le « manteau de la justice de Dieu ». Comme Jean-Baptiste, notre environnement politique ne donne pas de sens à notre vie, il ne peut pas nous combler ! Les empereurs et les gouverneurs du temps présent mènent leur vie. Nous sommes sur des chemins parallèles Leur bonheur ne ressemble pas à la joie de la rencontre à laquelle nous aspirions, là où nous conduit l’étoile de Bethléem.
Dieu continue en nous le beau travail qu’il a commencé…
La Bonne Nouvelle nous révèle d’abord que nous sommes un peuple sauvé et que chacun de nous est également aimé de Dieu. Cet amour inconditionnel de Dieu nous oblige les uns envers les autres car nous sommes en communion pour l’annonce de l’évangile, comme nous le rappelle Saint-Paul dans la lettre aux Philippiens.
Nous devons, chaque jour de l’Avent, nous laisser immerger dans le baptême de conversion de Jean le Baptiste pour devenir des disciples en marche, des disciples capables de « progresser de plus en plus, dans la pleine connaissance et en toute clairvoyance, pour discerner ce qui est important » selon le mot de l’apôtre Paul.
L’Avent a ceci de commun avec le Carême qu’il doit être un temps de dépouillement et de mise à l’écoute. Il est apparemment difficile de parler de dépouillement à l’heure où nos villes et nos villages se parent de lumières et que les vitrines des magasins débordent de biens de consommation, c’est toutefois possible car le dépouillement qui nous permet d’accueillir l’enfant Dieu dans notre cœur, dans notre vie, est intérieur.
Il réside dans la sagesse de mettre chaque chose à sa place de relativiser ce qui est secondaire pour laisser toute sa place à l’amour exigeant de Dieu qui attend de nous une réponse et des actes afin que nous prenions place dans la longue chaîne des témoins qu’il a envoyés pour préparer ses chemins.
Ba 5, 1-9; Ps : 125, 1-2ab.2cd-3.4-5.6; Ph 1, 4-6.8-11; Lc 3, 1-6
Monseigneur Colomb, pour la messe du dimanche 5 décembre, 2e dimanche de l’Avent.