C’est pour soutenir les prêtres de Missions Etrangères de Paris que la bienheureuse Pauline Jaricot, fondatrice de l’œuvre de la Propagation de la Foi à l’origine des OPM a eu l’idée astucieuse de son réseau de collecte de fonds, le « sou » pour la Mission, mais aussi de la première chaîne de prière du monde : le Rosaire vivant. Le partenariat des OPM avec les MEP s’enracine dans cette volonté commune d’annoncer l’Evangile aux quatre coins de la terre.
Découvrez le témoignage de Julie, volontaire MEP au Cambodge.
Un départ soigneusement préparé
Partir en Volontariat de Solidarité international (VSI) est une aventure de vie, un défi à la fois personnel et professionnel. Julie, infirmière en mission au Cambodge pour un an, a été envoyée par les Missions Etrangères de Paris. S’engager ainsi, c’est accepter de laisser ses proches derrière soi. Heureusement, Julie a été très bien entourée avant son départ. Leur encouragement et leur amour lui ont donné la force de franchir le pas et de se lancer dans l’inconnu. Elle nous raconte son expérience.
Avant son départ, Julie a pris soin d’échanger avec une ancienne volontaire. Cet entretien, à la fois rassurant et concret, lui a permis de poser toutes ses questions, notamment sur les pathologies courantes auxquelles elle risquait d’être confrontée : diabète, hypertension, maladies chroniques… Autant de problématiques souvent simples à traiter, mais qui nécessitent une vigilance constante. Bien que les infirmières diplômées partent avec un socle solide de connaissances, l’apprentissage continue une fois sur le terrain. Chaque journée réserve son lot d’imprévus et de défis. Il faut donc faire preuve d’ouverture d’esprit, de souplesse et d’une grande capacité d’adaptation.
Un défi sanitaire et culturel
La mission d’infirmière au Cambodge diffère à bien des égards de celle menée en France. Le premier écart majeur concerne l’hygiène. Là où les normes sanitaires sont strictement appliquées en France, elles le sont beaucoup moins dans les structures médicales cambodgiennes. Cela rend les soins plus complexes, parfois moins sûrs. Au Cambodge, la situation est bien différente.
Autre différence importante : la perception sociale du rôle d’infirmière. Être soignante française au Cambodge suscite à la fois curiosité et respect. Mais cette reconnaissance peut aussi générer une pression supplémentaire, les patients attendant beaucoup de celle qu’ils perçoivent comme une figure d’autorité dotée d’un savoir supérieur. Julie a dû jongler entre cette image de « sauveuse » et la réalité quotidienne de soins parfois rudimentaires.
L’un des plus grands défis auxquels Julie a été confrontée concerne le diagnostic. Travaillant aux côtés des médecins locaux, elle se retrouve parfois face à des cas médicaux difficiles à évaluer, sans outils diagnostics avancés, avec des symptômes flous. Dans ces situations, il faut faire preuve de patience, d’empathie et de persévérance. La peur de passer à côté d’un diagnostic juste est réelle. Mais chaque situation renforçait sa confiance en elle : sur le terrain, chaque décision devient une occasion de grandir en tant que soignante.

Les cicatrices de l’histoire
Le Cambodge porte encore les stigmates de son passé tragique. Sous le régime des Khmers rouges, une grande partie de l’élite intellectuelle, dont de nombreux professionnels de santé, a disparu. Aujourd’hui, le système de santé reste marqué par cette histoire et souffre d’un accès inégal aux soins. Pour bénéficier de certains traitements, il faut posséder une « carte de pauvreté », difficile à obtenir et délivrée par le chef du village. Cette carte permet l’accès à des soins subventionnés, mais seuls les plus démunis y ont droit, ce qui engendre de fortes inégalités.
En outre, les médicaments sont rarement gratuits, et le matériel médical provient souvent de dons faits par des pays étrangers. Dans ce contexte, Julie a dû adapter sa pratique, jonglant entre son engagement envers les patients et les contraintes matérielles du quotidien.
Entre innovation et adaptation
Malgré ces difficultés, la mission de Julie est aussi synonyme d’initiatives concrètes. Elle a notamment contribué à améliorer la logistique des soins en participant à la mise en place d’outils informatiques simples : tableaux de suivi, fiches numériques, procédures partagées… Ces améliorations ont permis de faciliter l’accès à l’information médicale, d’assurer un meilleur suivi des patients et de renforcer la transmission entre les équipes successives.
L’apprentissage de la langue a représenté un autre défi majeur. Comprendre les symptômes des patients ne se limite pas à une communication de base : il faut saisir les subtilités culturelles et les spécificités médicales liées au contexte local. Peu à peu, Julie a appris à se faire confiance, à écouter son intuition, à affiner ses gestes. Soigner à l’étranger ne fait pas oublier les savoir-faire acquis en France — «comme le vélo, ça ne s’oublie pas».
Un message fort pour les futurs volontaires
Vivre aux côtés des plus pauvres, dans un cadre de vie si différent de celui qu’elle connaissait, a ouvert les yeux de Julie sur la dure réalité de la misère au Cambodge. Les conditions de vie sont souvent très précaires, mais les habitants témoignent d’une résilience bouleversante. Julie a découvert, au-delà de la souffrance, une richesse humaine incroyable. Ce qui l’a le plus marquée ? Le sourire des Cambodgiens, leur accueil, leur dignité face à l’adversité.
À ceux qui hésitent encore à partir en mission humanitaire, Julie répond sans détour :
OUI, partez ! C’est une expérience qui vous fera grandir personnellement, professionnellement et moralement. Vous apportez de l’amour, mais vous en recevez en retour, et vous apprendrez plus que vous n’auriez jamais pu imaginer sur la vie… et sur vous-même.
Alors, à qui le tour ?
Source : Marie Vernet, Missions Etrangères de Paris
Les MEP envoient des jeunes entre 20 et 35 ans, étudiants, jeunes pro, professionnels confirmés, célibataires ou couples mariés, pour des missions de 3 mois à 2 ans. Différents types de missions sont proposés : enseignement, soin, gestion de projet ou encore animation.
Prochaines dates de formation : du 23 au 29 juin 2025, du 27 octobre au 2 novembre 2025, du 26 janvier au 1er février 2026, du 20 au 26 avril 2026 et du 22 au 28 juin 2026
Pour plus d’informations, rendez-vous sur volontairemep.com ou bien par mail à partir@volontairemep.com