Chaque dimanche ou solennité, le Père Anh Nuhe Ngyuen, secrétaire général à Rome de l’Union Pontificale Missionnaire, livre à notre réflexion son commentaire missionnaire biblique.
« Que dire ? C’est Noël ! », C’est ainsi qu’un curé pourrait commencer et terminer aussitôt son sermon lors de la messe de Noël, pour le plus grand bonheur des fidèles qui ont l’habitude d’écouter ses longues homélies ! Et c’est ainsi que nous pourrions immédiatement ouvrir et clore notre réflexion pour cette Solennité, car effectivement face au mystère de la naissance du Christ, Dieu fait homme, le mystère de la vérité divine, inouï et jamais suffisamment approfondi, et la fête de la joie suprême pour tous les hommes, chaque mot à commenter ou à expliquer devient superflu. Il n’y a rien de plus sensé que d’annoncer cette simple déclaration : « C’est Noël ! »
Oui, une telle exclamation de bonheur suffira et que tout discours humain cesse pour n’écouter alors que la voix divine en cette nuit très sainte, et peut-être même pendant le jour très saint et tout le temps de Noël. Il faut aujourd’hui se taire dans le cœur et l’esprit, peut-être même et surtout devant la crèche de l’église, laissant de côté toute autre préoccupation mondaine (y compris celle de prendre quelques photos souvenir devant la crèche !). Entrons tous, fidèles, dans ce silence mystique d’une demi-heure, pour entendre la voix de Dieu qui nous parle, tant dans les différentes lectures liturgiques et prières des quatre messes programmées pour Noël, qu’à travers Jésus nouvellement né, qui encore veut chuchoter son message à chacun de nous aujourd’hui, son message pour ce monde.
La toute première « parole » du nouveau-né Jésus
Comme le souligne la deuxième lecture de la messe du jour, « A bien des reprises et de bien des manières, Dieu, dans le passé, a parlé à nos pères par les prophètes ; mais à la fin, en ces jours où nous sommes, il nous a parlé par son Fils » (He 1,1-2). Mais de quelle manière ? Curieusement mais de façon significative, du point de vue historico-existentiel, le premier « mot » que Jésus prononça sur terre fut son cri, comme tous les nouveau-nés (à tel point que ce cri est appelé en vietnamien tieng khoc chao doi « le cri qui salue la vie » !). Et c’est précisément dans ce cri natal, si naturel et apparemment si banal, que l’on peut saisir un message profond sur lequel il faut s’arrêter dans le silence de l’étonnement et de l’adoration. Dieu fait l’homme a parlé dans les premiers instants de sa venue sur terre, en pleurant.
Gloire à Dieu au plus haut des cieux,
et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime.