10 Jan 2025

Pauline Jaricot et Saint Jean-Marie Vianney, curé d'Ars : deux figures si proches

Pauline Jaricot et le Saint Curé d’Ars... une amitié profonde. - 2

Pauline Jaricot et le Curé d’Ars… ils ont vécu dans la même région à la même époque, unis par une même foi. Ils étaient amenés à se rencontrer et effectivement, ils se sont rencontrés bien connus.

Le 9 janvier, le Père Rémi Griveaux, curé d’Ars et recteur du Sanctuaire, nous a fait l’amitié de venir à la Maison de Lorette célébrer la fête de Pauline Jaricot. A cette occasion, il adonné une conférence sur un thème aussi cher aux Œuvres Pontificales Missionnaires qu’au sanctuaire d’Ars : l’amitié spirituelle entre ces deux magnifiques figures missionnaires du XIXe siècle. Nous vous proposons ici une synthèse de son intervention.

Les rencontres

Premières rencontres : non confirmées mais où Antoine Jaricot, le père de Pauline, inviterait en 1816 au repas des membres du clergé : l’abbé Wurtz (père spirituel de Pauline et curé de Saint-Nizier), l’abbé Reverdy et le curé d’Ecully l’abbé Balley avec son vicaire, Jean-Marie Vianney.

Plusieurs rencontres : plusieurs fois, Jean-Marie Vieanney s’est rendu à Lyon. Des affinités et des liens se tissent.
En 1836, de retour de Mugnano (Italie) où Pauline est guérie par l’intercession de sainte Philomène, elle rapporte une relique de celle-ci au saint curé d’Ars.

Ultime rencontre
Mars 1859 : il fait très froid et le saint curé s’époumone à vouloir allumer un feu. Pauline Jaricot lui demande « qu’il vienne plutôt réchauffer son âme » (cf. Maria Dubouis). Jean-Marie Vianney lui remet une croix (visible à Lorette), une simple croix de bois où est inscrit : « Dieu seul pour témoin. Marie pour soutien. Et puis rien. Rien qu’amour et sacrifice ». « Ce sera votre devise jusqu’à la fin avec l’aide de Dieu », lui dit-il.

En 1859, le saint curé fait l’éloge en chaire de Pauline, quelque temps avant sa mort : « Mes frères, moi je connais une personne qui sait très bien accepter les croix, et les croix les plus lourdes, même; et qui les porte avec un grand amour. Cette personne, mes frères, c’est Mlle Jaricot, de Lyon ».

Trois orientations et trois œuvres qui se confortent l’une l’autre

1/ Œuvre d’Evangélisation : Propagation de la Foi

Là où Pauline Jaricot va être initiatrice de la collecte hebdomadaire d’un sou pour la Mission (la Propagation de la Foi, Jean-Marie Vianney donnera régulièrement de l’argent pour les missions. Qu’elles aient lieu à Ars ou dans d’autres villages, et jusque dans le diocèse de Valence où il fait une fondation pour des missions, comme on disait à l’époque.

2/ La prière, par le Rosaire Vivant et la revivification des Confréries

Une chaîne de prière est inaugurée par quinze personnes (laïques) où chacune s’engage à réciter une dizaine de chapelet chaque jour.

Jean-Marie Vianney dès son arrivée ravive les diverses confréries :

  • confrérie au Saint-Sacrement (remontant à 1750)
  • confrérie à Saint Michel (dévotion aux 3 archanges)

3/ Engagement social

Pauline Jaricot innove dans un projet d’usine où les ouvriers trouveraient et les moyens de leur subsistance, et le mode de vie digne pour les travailleurs, afin d’en faire aussi un moyen de salut. Nous connaissons l’issue malheureuse (à cause d’escrocs) de cette si belle initiative… qui lui coûtera jusqu’au dernier centime et jusqu’à la dernière goutte de sang et au dernier souffle, jusqu’à être inscrite sur la liste des indigents de la mairie.

Jean-Marie Vianney innovera quant à lui dans l’éducation des jeunes filles, orphelines mais pas seulement. Disant que « l’amour de Dieu coule naturellement du cœur d’une maman jusque dans le cœur de son enfant ». L’éducation était prioritaire pour lui qui avait tant souffert aussi d’absence d’école en bas-âge. L’école de garçons suivra 14 ans plus tard. Mais surtout, les deux œuvres sont confiées à des laïcs et non à des religieux ou religieuses.

De son côté aussi, le saint curé sera dépossédé de son œuvre, l’évêque Mgr Devie confiant la Providence aux sœurs franciscaines de Bourg… ce qui vaudra souffrance et manifestation de son sens de l’Eglise dans l’offrande de son œuvre et permettra à Catherine Lassagne abandonnant l’œuvre aux religieuses.

Conclusion

En conclusion, ce qui est commun :

  • engagement des laïcs (soutien aux missions, soutien à l’éducation…);
  • une même vision pédagogique ;
  • nourriture de la vie de foi : formation et prière
  • communion à la Passion… offrande de soi…

Mais surtout :

1/ Une vocation où Dieu est l’absolu et le tout et où le souci des âmes est l’immédiate conséquence
Jean-Marie Vianney disait petit « je voudrais gagner des âmes à Dieu », et Pauline Jaricot : « Dieu veut que je serve à sa gloire » et elle entendra « veux-tu souffrir et mourir pour moi? » Son cloître sera le monde.

2/ Une commune dévotion à sainte Philomène : redécouverte en 1802 à Mugnano, province d’Avellino, région de Campanie en Italie du sud, aux environs de Naples.
Pauline Jaricot rentrant d’Italie en 1836, guérie par un miracle attribué à sainte Philomène, ce qui vaudra au papre Grégoire XVI la reconnaissance de la sainteté de Philomène.

Le curé d’Ars se fiera à l’intercession de sainte Philomène.

3/ Une communion à la Passion du Christ… aux 2 sens du terme :
Le Curé d’Ars finissant sa vie en disant avoir « été cloué avec le Christ sur la croix ».
Pauline Jaricot souffrant et mourant pour le Christ.

4/ Mais surtout la confortation mutuelle dans les épreuves

Pauline Jaricot se voit soutenue et fortifiée dans ses tourments de la passion et de la désespérance, en allant chercher soutien à Jean-Marie Vianney, curé d’Ars qui en était tout autant dépourvu ! Elle va chercher auprès d’un prêtre fragile qui se sait menacé, non pas par la tentation de l’orgueil mais assailli par la tentation du désespoir.

Il nous semble voir apparaître une grâce particulière : tous deux sont confrontés à des combats qui les dépassent… dans un grand amour de Dieu, un profond souci de l’homme, et une volonté (quasi-désespérée) de l’évangélisation. Et dans les mêmes circonstances d’humiliation, de pauvreté et de discrédit (au moins pour un temps pour le curé d’Ars).

Mais surtout, Pauline Jaricot va chercher auprès du Curé d’Ars ce que lui-même n’a pas.

Et elle va recevoir du Curé d’Ars ce dont il manque personnellement mais qui va passer par lui pour soutenir Pauline : la force, la puissance de Dieu et l’Espérance qui supporte tout !

Communion dans l’épreuve, communion et soutien aussi dans la grâce.

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