3 Oct 2019

Vêpres pour le mois missionnaire: «le Seigneur t’appelle toi aussi!»

La soirée a commencé par une veillée missionnaire en la basilique Saint-Pierre. Envoyés en Mongolie, en République démocratique du Congo ou en Papouasie- Nouvelle-Guinée pour témoigner de leur foi en Jésus, plusieurs missionnaires ont témoigné ce mardi soir avant de partir ad gentes au Kirghizstan, au Soudan du Sud ou encore à Taïwan. François a remis à chacun un crucifix, à l’issue des vêpres.

Cet office, présidé par le Saint-Père, en la mémoire liturgique de Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, a ouvert le Mois missionnaire extraordinaire convoqué en ce mois d’octobre, qui se veut comme une «secousse» afin que «l’Église retrouve sa fécondité dans la joie de la mission».

Dans son homélie, le Pape a rappelé que Dieu nous avait confié ses plus grands biens: «notre vie, celles des autres, tant de dons différents à chacun». Des biens qu’il faut faire fructifier avec audace et créativité et non conserver «dans un coffre-fort». «Dieu ne nous demandera pas si nous avons conservé jalousement la vie et la foi, mais si nous nous sommes engagés, en prenant des risques, même en perdant la face», a expliqué François. Avec ce Mois missionnaire, il souhaite ainsi inciter les baptisés à «être actifs dans le bien, non comme des notaires de la foi ni les gardiens de la grâce».

Mais que faire pour être missionnaire ? Le Pape répond par un mot-clé: témoigner que l’on connaît Jésus par la vie, comme le font les martyrs, les premiers témoins. «Ils savent que la foi n’est ni de la propagande ni du prosélytisme, c’est un don respectueux de la vie», et vivent ainsi«en diffusant la paix et la joie, en aimant tout le monde, même leurs ennemis par amour pour Jésus». Le Pape invite chacun à se demander comment il vit son témoignage, c’est-à-dire la joie d’être aimé et d’être toujours précieux aux yeux de Dieu, «une annonce que beaucoup de personnes attendent».

L’omission, le contraire de la mission

Le Pape met en garde contre les croyants «sur la défensive»qui ont reçu la vie «pour l’enfouir sous terre», au lieu de la mettre en valeurqui l’ont thésaurisée au lieu de la donner, Or, précise François, celui qui est avec Jésus sait qu’ «on a ce qu’on donne». Le secret pour posséder la vie, c’est de la donner. «Vivre d’omissions, c’est renier notre vocation: l’omission, c’est le contraire de la mission».

Quand péchons-nous par omission ? Lorsque l’on s’enferme «dans une triste victimisation, en pensant que personne ne nous aime» au lieu de faire rayonner la joie; quand nous cédons à la résignation, en pensant ne pas être capables, notamment d’enrichir l’autre; lorsque l’on passe tout notre temps à dire que tout va mal; que l’on est «immobilisé par la peur»; quand on vit notre vie «comme on porte un poids et non comme un don»; quand «nous nous mettons au centre avec nos peines, à la place de nos frères et sœurs qui attendent d’être aimés».

Dans l’Évangile de Matthieu (chapitre 25), le Seigneur déclare «bon et fidèle» celui qui a été entreprenant. Dieu aime une Église en sortie, nous dit le Pape, qui ne perd pas de temps à déplorer «le manque de fidèles» ou «les valeurs d’autrefois». Il aime une Église en mission qui ne cherche «qu’à être sel de la terre et levain pour le monde». L’Église sait qu’elle tire sa force d’un amour humble et gratuit et non de son importance sociale ou institutionnelle.

Appelés là où manquent le plus l’espérance et la dignité

En ce mois de mission, «le Seigneur t’appelle toi aussi». Toi qui es père ou mère de famille, jeune, ouvrier, banquier, chômeur ou malade. «Le Seigneur te demande d’être un don là où tu es, comme tu es, pour celui qui est à côté de toi; de ne pas subir la vie, mais de la donner, de ne pas te plaindre, mais de te laisser toucher par les larmes de celui qui souffre». A tous, le Pape demande le courage de témoigner et d’aller là où manquent le plus l’espérance et la dignité, ad gentes, là où trop de personnes vivent encore sans la joie de l’Évangile.

Pour les accompagner, ils auront l’Esprit Saint. Le Pape a également désigné trois serviteurs de l’Église, une religieuse, un prêtre et une laïque. Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus «qui a fait de la prière le carburant de l’action missionnaire». Saint François, «le plus grand missionnaire de tous les temps » qui «s’est départi de son confort pour l’Évangile» et la vénérable Pauline Jaricot, une ouvrière qui prélevait sur son salaire pour soutenir les missions et qui fut à l’origine des Œuvres Pontificales Missionnaires.

Source : Vatican News

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