Méditation proposée par les OPM pour la Vigile Pascale 2025.
Le mot « Pâque » signifie libération, sortie de l’esclavage pour les hébreux. C’est le passage de l’Egypte vers la Terre promise que nous rapporte le livre de l’Exode.
La Pâque juive fêtée chaque année est le mémorial de la libération des Juifs. Nous, nous fêtons la Résurrection du Seigneur, fête de l’espérance, fête qui marque aussi notre libération du péché. Les lectures de l’Ancien Testament doivent donc être faites à la lumière de l’expérience pascale que nous vivons :
La liturgie nous propose des premières lectures entrecoupées d’autant de psaumes et de cantiques de l’Ancien Testament. Quel lien y a-t-il entre tous ces textes ? La clé est à chercher, évidemment, du côté de la Pâque juive.
Alors qu’elle déchiffre dans le mystère pascal l’accomplissement du projet d’Alliance de Dieu avec l’humanité, l’Eglise nous propose au long de cette nuit de revivre cette longue histoire.
Le sacrement du baptême que vont recevoir des milliers de catéchumènes adultes en France, et encore beaucoup plus dans le monde entier est synonyme de création et de salut :
- création, parce que le baptisé, devient un être nouveau
- salut, parce qu’il va être libéré du péché originel
Notre Dieu est un Dieu créateur et sauveur, mais paradoxalement, à Noël, nous confessons un dieu qui s’est fait homme dans la fragilité d’un petit enfant et ce même Dieu fait homme meurt sur une croix comme un condamné de droit commun, folie pour les païens, scandale pour les juifs ! La fragilité de notre Dieu à nous chrétiens prend naissance à Bethléem et se prolonge jusqu’au bout jusque sur la croix que nous avons vénérée hier vendredi saint. Et c’est bien lui notre Dieu, celui qui nous sauve !
L’Evangile nous montre Marie-Madeleine et Marie auxquelles l’ange dit « Jésus n’est pas ici, il est ressuscité. ». Jésus est vivant, il n’appartient pas au passé, son histoire n’est pas une belle histoire comme celle d’un héros national ! Jésus marche devant nous, il nous précède et il nous appelle à le suivre « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée».
Si nous prenons conscience de la beauté et des exigences de cette affirmation de Paul (Epître aux Romains) : « Si par le baptême nous avons été mis au tombeau avec lui, c’est pour que nous menions une vie nouvelle », nous transformerons le monde, mais pour cela il faudra porter notre croix et celle de nos frères, il faudra emprunter le chemin qui crucifie une existence repliée sur soi, sur son ego, sur la recherche des satisfactions personnelles. Benoît XVI dans son livre « Lumière du monde », cite Saint-Augustin : « L’histoire du monde est une lutte entre deux formes d’amour : l’amour pour soi-même, jusqu’à la destruction du monde et l’amour pour les autres jusqu’au renoncement à soi-même ». L’homme doit prendre le chemin qui croise son frère dans tous ses combats pour plus de dignité, plus de liberté, plus d’humanité, combats que mènent de nombreux peuples, mais aussi combat plus discret de ceux qui, plus proches de nous, nos frères moines, nos sœurs moniales, veillent par la prière pour un monde nouveau. Seul ce chemin peut nous conduire à la joie véritable de cette veillée pascale « Exultez de joie multitude des anges, exultez de joie multitude des hommes ! » car le Christ, le Ressuscité vous prend avec lui et vous conduit aux chemins de vie !