Thaïlande : secourir les enfants birmans réfugiés

Sœur Lakana Sukhsuchit et les enfants birmans de Phuket 

Sœur Lakana Sukhsuchit, originaire du nord de la Thaïlande, est sœur du Bon Pasteur. Elle est arrivée en 2010 Phuket, une ville située sur une île du même nom au sud de la Thaïlande, où elle a commencé par aller à la rencontre des habitants de l’île, afin de voir et comprendre les souffrances qui attendaient d’être soulagées.

Passant devant une usine de séchage de poisson, sœur Lakana rencontre des enfants jouant à même le sol, au milieu des miasmes, dans la cour de l’usine. Ils ne devraient pas être là, mais sur les bancs de l’école, pense-t-elle. sœur Lakana tente d’échanger quelques mots, mais les enfants, visiblement gênés, ne répondent pas. Alors, sœur Lakana enquête : elle découvre que ces enfants sont ceux de réfugiés Birmans. Leur absence de statut légal et les faibles revenus de leurs parents les prive de scolarité, donc d’un avenir digne, que ce soit en Thaïlande ou en Birmanie.

Les réfugiés birmans de Phuket

Depuis de nombreuses années, la Thaïlande accueille des réfugiés de Birmanie, fuyant la misère et les violences interethniques. Main d’œuvre peu chère, beaucoup de réfugiés occupent des emplois que les Thaïlandais délaissent dans les secteurs de l’industrie et de la construction. Pères et mères sont confrontés à des conditions de travail extrêmement éprouvantes.

Les enfants de ces réfugiés sont doublement vulnérables : livrés à la rue, ils peuvent être victimes de toute sortes d’abus et de trafics. Au retour de parents, ils peuvent être victimes de négligences et de mauvais traitements à cause l’alcool ou de la fatigue liée aux mauvaises conditions de travail.

Le Centre du bon Pasteur

Sœur Lakana s’est alors adressée au gérant de l’usine, qui lui a autorisé à installer une salle de classe dans la cour de récréation. La vingtaine d’enfants birmans présente a pu suivre des cours basés sur le cursus birman, afin de préparer un éventuel retour au pays, mais aussi des cours de langue et culture thaï, pour les aider dans leur intégration le temps qu’ils restent en Thaïlande.

Mais, le nombre d’enfants augmentant, il a fallu trouver un endroit plus grand. C’est en 2013 que le diocèse fournit un immeuble permettant d’accueillir 220 enfants. Petit à petit, se sont développées diverses formations pour des métiers susceptibles de donner aux jeunes des compétences qui puissent leur permettre de gagner leur vie une fois adultes : cuisine, coiffure, mécanique, informatique… Outre la formation scolaire et professionnelle, Sœur Lakana veille à ce que les enfants aient un bon suivi de santé, une alimentation équilibrée et une formation humaine et affective adaptée à leurs besoins.

Sœur Lakana, les travailleurs sociaux et les volontaires internationaux rendent fréquemment visite aux familles, afin de veiller à l’épanouissement global des enfants.

Le Centre du Bon Pasteur de Phuket ne perçoit aucune aide de l’Etat thaïlandais, mais vit seulement de dons au jour le jour.

Aujourd’hui, le nombre d’enfant encore en augmentation, le centre du Bon Pasteur compte maintenant 368 élèves inscrits. Des travaux sont envisagés pour agrandir les bâtiments, et couvrir la cour qui est souvent inondée pendant la saison des pluies.

L’aide demandée à l’Enfance Missionnaire vise à couvrir une partie des frais de fonctionnement du centre :